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OPETH
(par Seb & Julie)

"Are we crazy ? Maybe stupid ? Yes, I believe so, but we have a sincere devotion
for music and doing experiments, so money is never an issue."
Mikael Åkerfeldt

Sommaire : Présentation du groupe - Discographie complète - Entretien avec Peter Lindgren - Concert à Rennes - Photos

Opeth n'est pas un groupe comme les autres. Son originalité ne vient pas de son origine géographique. Car la Suède est un vivier de talents métalliques, notamment en ce qui concerne le death-metal. Ce qui ne veut pas dire qu'Opeth officie dans le death-metal non plus. Et à dire vrai, décrire le style de ce groupe n'est pas une mince affaire. Par où commencer ? Peut-être par dire que la base rythmique, elle, est incontestablement death : guitares saturées à l'extrème, tempo lourd, et surtout, cette voix de Mikael Åkerfeldt, gutturale au point qu'on se demande si elle ne vient pas en droite ligne de chez l'ami Belzébuth ! Une sorte de rouleau-compresseur puissant, sombre, parfois inquiétant, d'où émane malgré tout une certaine mélancolie. Opeth aurait pu se contenter de cela. Mais non. Et justement, ce qui fait l'intérêt de sa musique, c'est que la tempête laisse chaque fois (ou presque) place à l'éclaircie. A l'image du chant de Mikael Åkerfeldt, qui passe soudain du caverneux au cristallin, toute la musique se fait plus aérienne, plus lente. A tel point que l'on est envahi à ce moment à par un étrange sentiment de paix et de tranquillité (le "Temporary Peace" d'Anathema !).

A chacune de ses compos, Opeth surprend ainsi son monde. Cette succession de passages lourd et de breaks plus calmes lui ont même valu d'être étiquetté comme un groupe de "death-metal progressif". Certains lui rajoute même (encore !) le suffixe "mélodique". Et force est d'admettre que l'on ne peut occulter cet aspect dans leur musique. Si vous ne connaissez pas la signification du mot "harmonie", musicalement parlant, Opeth vaut toutes les encyclopédies du monde...

De la même façon, ce groupe passe en revue bon nombre d'influences musicales, telles que le rock, le blues, le jazz, et particulièrement le folk, comme en témoignent les nombreux passages de guitare accoustique. Prenez le tout, mélangez au shaker, et vous obtenez un véritable OVNI musical. De par cet aspect, Opeth n'est certes pas à la portée de la première oreille venue. Et à dire vrai, les premières écoutes pourront paraître aussi digestes qu'un bon vieux cassoulet à la graisse d'oie de nos campagnes (Ouumpf !). Mais mieux vaut ne pas s'y fier. Car pour peu que l'on y prête l'attention qu'elle mérite, cette musique dévoile ses beautés cachées. Cerise sur le gâteau, à chaque nouvelle écoute, même le plus invétéré des fans se retrouve encore à découvrir, ça et là, de géniaux petits détails qui lui avaient échappés jusque-là, et qui le laisse toujours aussi béat d'admiration (enfin... C'est notre cas !). Bref, en un mot : le panard !!!

Mikael Åkerfeldt, pierre angulaire du groupe

Impossible d'évoquer l'histoire d'Opeth sans se concentrer sur son chanteur et principal compositeur. Selon la formule consacrée, ce dernier est "tombé dedans quand il était petit". A 8 ans, il achetait le Number of the Beast d'Iron Maiden, c'est tout dire. Après quelques jams dans son cellier en compagnie de Anders Nordin, son ami d'enfance, Mikael fait la connaissance de David Isberg, qui lui propose une place de bassiste dans son groupe, nommé Opet (oui, sans le "H"...), nom tiré d'un livre de Wilbur Smith. Le groupe ayant déjà un bassiste, le conflit éclate très vite, provoquant la séparation de tout ce petit monde en deux : d'un côté Anders, Mikael, David et Joan de Farfalla, qui conservent le nom d'Opet, mais en y ajoutant ce fameux "H", et de l'autre les rescapés du premier groupe, rebaptisé Crowley. S'ensuit de nombreux rebondissements au niveau de la composition du groupe, voyant même le départ de David Isberg en 1992, c'est-à-dire avant même l'enregistrement d'Orchid. Entre temps, Mikael avait rencontré, grâce à sa petite amie (ahhhhh... L'amour !) du moment, Peter Lindgren, futur second pilier du groupe. Mikael, qui est devenu le nouveau vocaliste du groupe, et Peter commencent à composer et trouvent immédiatement leur style, qui prend corps dans Orchid en 1994.

Deux ans plus tard, Morningrise gratifie Opeth d'un début de reconnaissance dans la scène metal. Au point que les Suédois tournent en compagnie de Morbid Angel et même Craddle of Filth. Mais comme bon nombre de ses homologues, le groupe a eu droit à son lot d'arrivées et de départs. Ce coup-là, c'est Johan qui se fait évincer par Mikael et Peter. Anders, quant à lui, décide de partir vivre au Brésil
avec sa douce et tendre (décidément, l'amour...). Pour remplacer tout ce petit monde, ils mettent un de leur fan, Martin Lopez, derrière la batterie et l'un des amis de ce dernier, Martin Mendez, à la basse.

Un line-up tout beau, tout neuf qui donne le jour à My Arms Your Hearse en 1997. Le temps de poser ses valises dans leur nouvelle maison de disque, Music For Nations, et Opeth nous livre l'extraordinaire Still Life en 1999. Là où la plupart des groupes aurait eu pour seule obsession que de continuer sur leur lancée, nos amis, eux, préfèrent se vautrer devant leur Playstation. Devenus des experts de Resident Evil 2 et des jeux de football (véridique !), on aurait pu craindre de ne jamais voir de successeur à Still Life. Et pourtant...
Ce successeur verra le jour. Et quelle pièce ! Blackwater Park, sorti en 2001, est au moins aussi bon que son prédécesseur. Ce qui n'est pas un mince compliment. Le succès de ce nouvel opus leur ouvre de belles perspectives de tournée, notamment aux USA et dans les plus grand festivals européens.

Véritable boulimique de travail, Opeth continue à sortir ses albums à un rythme infernal. Et en 2002, Mikael et ses petits copains ont réuni assez de matière pour deux albums, l'un heavy et l'autre plus calme. Une idée que leurs potes de Katatonia leur avait soufflée quelque temps avant. Le premier volet, Deliverance, est ainsi sorti en décembre 2002. Le second, Damnation, a quant à lui vu le jour en mars 2003. Une oeuvre complètement personnelle, atypique, n'ayant même rien à voir avec le métal... Preuve que ce groupe à part n'est guidé que par son instinct et ses envies.

Seb & Julie

Le line-up :
Mikael Åkerfeldt (guitare et chant)
Martin Mendez (Basse)
Martin Lopez (batterie)
Peter Lindgren (guitare)
Quelques sites intéressants :
http://www.opeth.com (site officiel)
http://opeth.darkwood.com

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LA DISCOGRAPHIE COMPLETE

DAMNATION (2002)
Note : 8/10 (Seb & Julie)

Regardons l'artwork de Deliverance : il est noir. C'est donc tout sauf un hasard si ce Damnation, le faux jumeau de cet album (car composé et enregistréen même temps, mais sorti à quelques mois d'intervalle), affiche pour sa part le blanc comme couleur majeure. Les membres du groupe ont cette fois complètement abandonné le metal pour mettre leur coeur à nu. Résultat : une musique d'une grande pureté, extrèmement nostalgique, qui n'est pas sans rappeler Anathema. Le son, évoquant les années 70 donne à l'auditeur le sentiment d'une profonde sérénité teintée de tristesse. Un album très personnel, dans lequel la personnalité d'Opeth est malgré tout parfaitement palpable. On regrettera une certaine inégalité entre les titres, dont certains se révèlent un tantinet répétitifs. Mais ce projet (qui ne constitue en aucun cas, d'après le groupe, une nouvelle direction musicale) est une nouvelle pièce du puzzle que constitue la personnalité de ce groupe définitivement à part.
Pour une critique plus complète de cet album, consultez les chroniques de mai 2003.

DELIVERANCE (2002)
Note : 9/10 (Seb) - 9,5/10 (Julie)

Paradoxalement, Deliverance a un frère jumeau qui naîtra 4 mois après lui (en mars 2003). Enfin, des faux jumeaux, car si ce premier volet est très heavy, très lourd, le frangin (Damnation) sera, lui, beaucoup plus calme et plus atmosphérique. Une sorte d'expérimentation, qui consiste à faire du savant mélange entre puissance et légereté (qui caractérisait les précédents opus) deux albums bien distincts, chacun axé sur l'un de ces aspects. Voilà pourquoi Deliverance est moins accessible aux néophytes. Mais à l'écoute du titre éponyme, Deliverance, on réalise que cet opus n'est cependant pas dénué de sensibilité, ni même d'un certain romantisme (à comprendre au sens 19e siècle, évidemment !). Avec beaucoup moins de passages calmes que par le passé, ce nouveau Opeth peut faire le bonheur des amateurs de death plus traditionnel. Le fan de la première heure, lui, sera de toute façon conquis.
Pour une critique plus complète de cet album, consultez les chroniques de novembre 2002.

BLACKWATER PARK (2001)
Note : 10/10 (Seb & Julie)

Il fait la paire avec Still Life... Aussi bon que son illustre prédécesseur, sans qu'Opeth ne soit tombé dans le piège de la redite. Avec cet album, le groupe développe le côté atmosphérique déjà présent auparavant. On retrouve donc la recette qui a fait la beauté de Still Life, mais avec des ambiances plus prononcées et plus sombres. Ce qui fait, à l'arrivée, un nouveau chef-d'oeuvre (deux de suite, belle perf' !). Il suffit d'écouter un morceau tel que Bleak (si vous ne deviez en connaître qu'un seul d'Opeth, ce doit être celui-là...) pour s'en convaincre. Opeth développe également un côté progressif, dans le sens où ses titres durent encore plus longtemps qu'à l'accoutumée, et que leur structure se complexifie davantage. Bref, Blackwater Park est vite devenu un incontournable de l'histoire d'Opeth et, osons, de l'histoire du metal.

STILL LIFE (1999)
Note : 10/10 (Seb & Julie)

Un album peut-il être parfait ? Délicate question... En tous cas, on ne peut écouter Still Life sans avoir envie de répondre par l'affirmative. Opeth arrive ici à maturité. Comment dire... C'est tour à tour beau, subtil, mélancolique (parfois même émouvant), sombre... Puis rageur, puissant, submergeant... La symbiose des deux est transcendante, pas moins ! Chaque musicien a pris de surcroît une nouvelle dimension, Åkerfeldt en tête comme en témoignent ses parties vocales claires sur des titres tels que Face of Melinda. Rajoutez à cela une prod mijotée aux petits oignons, où rien n'est laissé aux hasard, et qui se met au service de la créativité de ces musiciens. Franchement, comment expliquer qu'après 1 485 écoutes (statistiques tenues à jour régulièrement...), on ne parvienne pas à se dégoûter de ce Still Life ? Au point que l'on en ait même encore la chair de poule à chaque fois !

MY ARMS YOUT HEARSE (1997)
Note : 8,5/10 (Seb) - 8/10 (Julie)

Le premier album d'Opeth avec le line-up actuel. Incontestablement, un pas a été franchi avec ce My Arms Your Hearse. Avec le recul, ce troisième essai représentait la transition qui allait déboucher sur Still Life et Blackwater Park. Ce qui fera le génie de ces deux oeuvres est déjà palpable dans celle-ci. A savoir cet équilibre, toujours sur le fil, entre les passages death et les interludes calmes, voire accoustiques. De manière certes plus hésitante que sur ses successeurs, plus maladroite, peut-être, même... Mais l'esprit est là, servi par une production désormais irréprochable, et ofrrant quelques morceaux, déjà, d'anthologie tels l'extraordinaire When. C'est aussi le tournant qui fait d'Opeth un groupe plus abordable que par le passé. Tellement abordable, même, qu'on y trouve une reprise (absolument terrible !) du Remember Tomorrow d'Iron Maiden.

MORNINGRISE (1996)
Note : 8/10 (Julie)

Plus léché que le premier volet, à l'image du chant, plus maîtrisé, d'un Mikael Åkerfeldt qui trouve là son véritable style. Egalement plus réfléchi dans sa construction et dans sa production, Morningrise paraît cependant moins spontané, moins immédiat, qu'Orchid. Plus "pro", en somme... Avec les avantages et les inconvénients que cela comporte. Ce second album semble être un peu à part dans la discographie d'Opeth. Contrairement aux autres, celui-ci semble représenter un tout indivisible, à la façon d'un concept album, au point que l'on a le sentiment, en l'écoutant, d'avoir affaire à un seul gros morceau de plus d'une heure et quart. Riche et intéressant, mais certainement pas le meilleur moyen de découvrir le groupe.

ORCHID (1994)
Note : 9/10 (Julie)

Le premier de la serie, et déjà dans le style si particulier à Opeth. Un mélange d'émotions fortes et de périodes extrèmement calmes. C'est un premier jet, c'est certain, mais qui n'a rien perdu de sa fraîcheur ni de son incontestable qualité. De part sa spontanéité, Orchid jette les bases de l'identité musicale d'Opeth. Sans le côté réfléchi, parfois chirurgical, que présentent ses successeurs. Un album que les Suédois ont composé avec leurs tripes et qui, bien qu'il soit le premier, constitue une oeuvre totalement aboutie.

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ENTRETIEN AVEC PETER LINDGREN
Réalisée le 8 mars 2003 à Rennes, par Seb et Julie, avant le concert
(pour agrandir les photos, cliquez dessus)

Seb : Peter, Rennes est la dernière date de la tournée d'Opeth en France. Peux-tu nous dire quelques mots sur les quelques concerts qui se sont déroulés dans notre pays ?
Peter Lindgren : Ca s'est très bien passé. On en a parlé ensemble, et on ne s'attendait pas à ce que la tournée en France soit si bonne. La précédente était pas mal, mais sans être extraordinaire...

Seb : Qu'est-ce-que tu entends par "bonne" ?
PL : Le public, l'affluence, les réactions des fans... Tout cela n'était pas génial, par le passé. Cette année, nous avons été très surpris. Sur cette tournée, on a fait Paris, Lyon, Lille, Poitiers... Et Rennes ce soir... Toutes les dates ont été excellentes !

Seb : Est-ce que la France dispose d'un public spécial, différent ?
PL : Cela dépend d'où on est en France. Car le Nord, comme Lille, Rennes, c'est plus... Comment dire... Calme ! Le public est moins fou qu'à Lyon par exemple, moins... tranquille !

Seb : Mais votre musique est quand même compliquée. Et aussi, parfois, calme et tranquille.
PL : Oui, mais tu devrais voir un concert à Lyon : ces gens sont dingues ! C'est une super ville pour jouer...

Seb : A Paris aussi ?
PL : Paris était très bien. Il y a toujours eu un bon public là-bas, en fait. Les gens se comportent comme moi je me comporterais probablement à leur place. Je ne serais pas du genre à être "dingue" en concert.

Seb : Y a-t-il une différence par rapport aux autres pays européens ?
PL : Oui, il y en a une. Là encore, en général, plus on va vers le Sud, plus les gens sont fous !

Seb : En Suède, ils sont calmes ?
PL : Oui... Beaucoup trop !

Seb : Quel est le pays dans lequel Opeth rencontre le plus de succès. Autant pour ce qui est des ventes que des affluences aux concerts, j'entends...
PL : Je serais tenté de dire que ce sont les Etats-Unis. Mais c'est aussi parce que c'est plus grand que l'Europe, donc c'est difficile de comparer...

Seb : Et en Europe, à part la Suède ?
PL : C'est la Suède le pire !

Seb : Le pire ???
PL : Oui ! On vend à peine 3000 albums en Suède. C'est nul !! (ND Seb : il montre du doigt mon t-shirt, aux couleurs de "Reroute to remain" d'In Flames) Des groupes comme In Flames sont bien plus importants en Suède.

Seb : Pourtant, In Flames n'est pas un groupe très très connu en France...
PL : En Suède, ils sont énormes ! Quant à nous, je ne serais pas étonné de savoir que l'on est plus connu en France qu'en Suède !

Seb : Passons à un sujet totalement différent : quel est, d'après toi, un bon album d'Opeth ? Je veux dire, est-ce vos opinions sont établies une fois que l'écriture et l'enregistrement sont terminés, ou est-ce qu'il vous faut attendre la réaction du public ?
PL : On n'attend pas la réaction du public. On essaye simplement de faire ce dont on a envie. Donc, un bon album est un album que nous avons pris du plaisir à faire. Quand je regarde derrière moi, je suis content de tout ce que nous avons fait. Peut-être serais-je tenté de changer quelques petites choses, comme... Le son sur Morningrise !

Seb : Juste le son ?
PL : Tu sais, les morceaux ont été écrits de cette façon à ce moment. Alors je ne changerais rien.

Seb : Globalement, quelle est ton opinion sur le monde du métal ?
PL : Tu veux dire, la musique ?

Seb : La musique et les groupes...
PL : Aujourd'hui, je ne suis pas très au fait de ce qui existe. Je ne m'en préoccupe pas vraiment, d'ailleurs. Cependant, il y a apparemment de bons groupes qui tournent. Mais ils sont moins nombreux qu'ils ne l'ont été. Tu sais, quand j'étais plus jeune, dans le milieur des années 80, il y avait un paquet de groupes excellents. Peut-être mes goûts ont-ils évolué depuis, mais... Pff... Iron Maiden existe toujours, mais ils ne sont vraiment plus aussi bons qu'avant ! Non, vraiment, si personne ne me pousse à écouter tel ou tel groupe, je ne fais pas l'effort de chercher. Il y a tellement de groupes de merdes, qui vendent tellement d'albums... On a l'impression que le monde du métal a perdu en qualité, aujourd'hui.

Seb : Vous avez les sentiment d'appartenir à ce monde du métal ?
PL : D'un certain côté, oui, parce que... On joue quand même une sorte de métal ! Mais je ne pense pas que la question du "genre" de musique que l'on joue soit important.

Seb : C'est une question que l'on aurait voulu poser à Mickael Ackerfeldt, mais tu vas sans doute pouvoir nous donner ton opinion : en tant que fans, on a le sentiment que Mike EST Opeth...
PL : C'est lui qui écrit tout...

Seb : Comment fonctionne Opeth, en fait ?
PL : Hmmm... Comment dire ? Je suis dans ce groupe depuis aussi longtemps que lui. Pour moi, ce n'est pas la question de savoir qui prend les décisions. C'est vrai qu'il écrit tout, et qu'il est au centre des choix. Mais Opeth est comme une démocratie : tout le monde est invité à participer.

Seb : En tant que guitariste, tu as donc ton mot à dire ?
PL : Oh oui ! Bien sûr ! Tout le monde, d'ailleurs ! Notamment en studio. Quand on rentre en studio, Mike a écrit toute la base. Mais si l'un d'entre nous veut exprimer une opinion, genre "je n'aime pas ceci ou cela", il le fait. Et on en discute. Comme je disais, nous sommes une démocratie parfaite, avec un leader fort. On ne se prend jamais la tête sur d'éventuelles modifications. On essaye, et on voit ce que ça donne. Le tout, c'est que chacun fasse en sorte que tout cela se passe de la façon la plus tranquille qui soit.

Seb : J'espère que tu pourras nous donner la réponse à une question que l'on se pose depuis longtemps : nous avons lu que le groupe s'appelait, au départ, Opet.
PL : Ce nom vient d'un livre...

Seb : Oui, mais qu'est-ce qu'il signifie ?
PL : Heu... C'est un nom inventé, en fait... Par l'auteur...

Seb : Inventé ?
PL : Oui. Comme un nom propre. Il n'existe pas ailleurs, ce mot.

Seb : C'est le nom d'un personnage du livre ?
PL : Le livre s'appelle "The Sunburn", et Opet est une ville qui disparaît dans d'étranges circonstances. C'est une légende. Et dans le livre, Opet signifie "city of the moon" (NDT : "ville de la lune"). Ceux qui étaient dans le groupe avant ont ajouté ensuite le H.

Seb : Tu sais pourquoi ?
PL : Non ! je ne sais pas...

Seb : Peut-être parce que ça sonnait mieux !
PL : Oui, c'est probablement cela !!

Seb : Passons aux questions un peu idiotes : Imagine un instant que tu dois partir maintenant sur une île déserte. Tu ne peux emporter avec toi qu'un seul album, ce serait lequel ?
PL : La première chose qui me vienne à l'esprit pour l'album est le dernier Porcupine Tree, In Absentia. Mais sinon, en creusant un peu plus, l'un de mes albums favoris est le Master of Puppets, de Metallica. Après, ça dépend combien de temps je dois rester sur l'île !! (rires)

Seb : Imagine que ce soit pour l'éternité ?
PL : J'apporterais In Absentia, alors.

Seb : Même question avec un livre et un film…
PL : Un livre ? Celui d'un écrivain suédois, un prix Nobel, %*#& (il donne le nom de l'auteur, totalement incompréhensible pour le commun des mortels…), il a écrit, dans les années 70, =°[~% (ça c'est le nom du bouquin, imbitable, comme dirait Julie). C'est un très bon bouquin ! Pour le film… Je vais essayer de ne pas choisir un film suédois (rires), je dirais… Apocalypse Now.

Seb : Apocalypse Now ? A le regarder en boucle, c'est un coup à se suicider ! Parlons de tout autre chose, est-ce que tu peux nous dire ce que sera le Opeth de l'après-Damnation ?
PL : On va se remettre à travailler ! Avant cela, on effectuera la tournée Damnation. Entre la tournée Deliverance et celle-là, nous allons être sur scène pendant environ un an. Ensuite, quand on sera de retour, on fera une pause, et on va recommencer à écrire, sachant que Damnation n'est absolument pas une nouvelle direction musicale pour le groupe, donc on ne réécrira pas un autre Damnation ! Qu'importe le succès que cet album rencontrera, c'est juste quelque chose de très personnel, qui ne représente pas tout ce que nous sommes, et que nous avions à cœur de faire. Nous allons donc probablement revenir à ce que nous faisions avant… Ou peut-être à un mélange entre ce que nous faisions avant et Damnation…

Seb : Revenons à la tournée Damnation… Vous avez toujours l'intention de vous produire en compagnie de Steven Wilson (NDA : de Porcupine Tree, également producteur d'Opeth) ?
PL : Il y a un certain nombre de groupes que nous aimerions emmener avec nous. Le problème avec Porcupine Tree, c'est qu'ils sont si occupés ! De plus, c'est un groupe trop important pour qu'il ne soit qu'une première partie… Nous allons donc sûrement prendre avec nous des groupes plus petits, comme par exemple les Suédois de Paatos, qui puisent leur inspiration dans le rock progressif des années 70.

Seb : Un tout autre sujet, beaucoup plus personnel… Quand on est un membre d'Opeth, est-il difficile de vivre de sa musique ?
PL : Ce n'était pas possible jusqu'à aujourd'hui. Quand on est en tournée, on gagne un peu plus d'argent, par les ventes de t-shirts, par exemple, mais jusqu'à maintenant on était tous obligés d'avoir un job à côté. Mais on est contraint de le lâcher pour partir en tournée. J'espère que l'on pourra totalement en vivre à partir de maintenant…

Seb : Et toi, que faisais-tu donc, avant ?
PL : J'étais étudiant… J'ai un master de physique (ND Seb et Julie : Waow ! Pas con, en plus, le mec !!!). En Suède, c'est un bon plan, car, quand tu es en études supérieures, tu peux emprunter de l'argent à l'état, l'équivalent d'un salaire, et le rembourser petit à petit ultérieurement.

Seb : Dernière question : nous avons remarqué que beaucoup de fans d'Opeth étaient également fans d'Anathema. Qu'est-ce que cela t'inspire ?
PL : J'ai leurs albums… Mais je n'ai pas passé énormément de temps à écouter, mais j'aime plutôt ce qu'ils font. Je devrais peut-être consacrer plus de temps à écouter ce qu'ils ont fait. Mais comme ils ont plein de fans à travers le monde, ils doivent vraiment produire de la bonne musique !

Seb : Tu penses qu'il y a une sorte de lien entre leur musique et la vôtre ?
PL : Je sais qu'ils font le même genre de chose que nous : du soft ! Je ne suis pas un spécialiste d'Anathema, mais j'ai l'impression qu'au contraire de Paradise Lost, qui a changé dans le mauvais sens du terme, ce groupe a lui évolué dans le bon sens.


Et une chtite photo-souvenir !!

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CHRONIQUE DU CONCERT DU 8 MARS 2003
RENNES - L'ANTIPODE

Le samedi 8 mars dernier, j'ai découvert l'Antipode pour la première fois. Et croyez-moi, ce fut certainement la meilleure soirée que j'ai passée depuis un certain temps. D'abord parce que j'ai eu la chance d'assister à l'interview de Peter Lindgren avec Seb (qui a assuré comme une bête en anglais, soit dit en passant...) (ND Seb : j'ai hésité à retirer cette remarque, sans grand rapport avec le sujet qui nous intéresse, lors de la mise en ligne, mais je l'ai finalement laissée : ça flatte mon ego ;-) !), et ensuite parce que le concert était somptueux. Encore mieux qu'à Paris (où nous les avions vu un mois auparavantà, c'est dire !
Alors, que donne Opeth en live ? Les metalheads un peu obtus diraient que cela ne bouge pas et... ils auraient raison. Et oui, les géants suédois ne sont pas des "acteurs", comme le dit Peter Lindgren, mais ceux qui ont assisté à l'une de leurs prestations, sans a priori, vous diront que leur présence est telle qu'elle scotche même un parterre de métalleux excités. Mon souvenir le plus frappant restera sans doute le silence et le calme de la salle (aussi bien à Paris qu'à Rennes) pendant que Mikael Åkerfeldt entame le premier couplet de A fair judgement. Il faut dire que sa voix a de quoi vous faire hérisser les poils du dos. Rien que pour entendre un de ses "Thank you very much", ça vaut le coup ! D'ailleurs, à ce propos, il faut convenir qu'entre Paris et Rennes, Opeth a fait des progrès au niveau de la présence scénique. Mikael Åkerfeldt parle un peu plus et tous les musiciens viennent serrer les mains tendues à la fin du set...

Julie

Set-list du concert :

- The Lepper Affinity
- Advent
- Deliverance
- Godhead's Lament
- Drapery Falls
- Credence
- Serenity Painted Death
- A Fair Judgement
- rappel : Demon of the Fall

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PHOTOS DU CONCERT DE RENNES, 8 mars 2003
Cliquez pour agrandir. Ces photos sont la propriété de Sebastien Rio, Julie Thévenot et Olivier Chollet. Merci de nous prévenir si vous voulez les utiliser !

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